Extrait d'Un miracle en équilibre , correction

 

La narratrice écrit à sa fille, Amanda, qui n'est encore qu'un bébé.

Toute ma vie j'ai rêvé d'avoir une famille idyllique qui m'aime inconditionnellement, une famille de série télévisée américaine, un havre où trouver refuge en cas de besoin. Et combien il m'est douloureux de considérer une illusion comme révolue. Cette illusion que nous caressons tous, mais qui ne peut se matérialiser dans la vie réelle. Car aucun être humain n'est parfait, et il n'y a donc pas de famille parfaite. Si les séries télévisées nous apprenaient plutôt que toutes les familles, toutes, sont fondées sur des liens d'affection et de complicité, mais que ces liens s'entrelacent de façon confuse avec d'autres qui ont nom jalousie, trahison, désillusion, envie, nous décevrions moins nos parents, nos frères, nos soeurs, et nous apprendrions à estimer chaque famille pour ce qu'elle est (...) Je suis mécontente de la façon dont j'ai été élevée, mais qui ne l'est pas ? Y a-t-il une seule personne qui n'ait rien à reprocher à la façon dont elle a été élevée ? Je ne suis pas assez naïve pour penser qu'à l'avenir tu n'auras rien à me reprocher.
(Extebarria Un miracle en équilibre éd 10/18 p388-389)